Ven & Sam, 20h30 : Jeanne Garraud + Lily Luca @ mjc vieux lyon

Écouter Jeanne Garraud, c'est naviguer de nuit dans une petite embarcation sur le fleuve Intimité, longer les rives de l'imaginaire, parcourir les méandres du cœur, et se dire que la vie est ici; qu'elle est bien plus étrange qu'elle n'y parait, et que ce sont les choses les plus insaisissables qui en font toute la trame. Les harmonies aventureuses du piano se déplient en mélodies sinueuses, se mêlent à la voix et aux paroles pour un tableau fantastique, nocturne, sous la lune qui éclaire de ses cratères.
Voici une ancienne chanson dans une excellente vidéo :



Jeanne Garraud sort bientôt son nouvel album, fraichement réalisé ...
http://www.myspace.com/jeannegarraudchanteuse

Et puis Lily Luca, je l'ai souvent vu, et à ma grande surprise à chaque fois, je ne m'ennuie pas !
Lily sait capter l'attention de son public, ses chansons habillement ficelées font toujours leur effet :)

Voici le décapant "Futur 2000", suivit du charme irrésistible de "La Poilue", filmés et montés par votre "humble" serviteur.


Tout ça c'est donc ce vendredi 27 et samedi 28 mai. Ouai, ce soir et demain soir, allé hop !
RDV 20h30 salle Léo Ferré (MJC Vieux Lyon, 5 place St Jean, Lyon 5)
9/12 euros, réservations au 04 78 42 48 71.
Matthieu Wagon.

19/05/2011 : Dr.Unk + Das Pathetick + Gameboy Physical Destruction - 5€ @ Trokson


http://www.youtube.com/user/pipou1001#p/u/1/RYvmV10-xEk

http://www.myspace.com/gameboyphysicaldestruction


Venez donc voir Gameboy Physical Destruction, ce soir au Trokson !

Le meilleur de la musique 8 bits satanique ! C'est en 1989, dans la cours de récréation, que Yo et Pipou se sont fait pirater leur Gameboy par Satan, himself ! Il n'a pas besoin de réseau, Lui, pour pirater des trucs, et nos deux collégiens ont vus leurs parties de Tetris se faire envahir par des croix renversées, une figure quasi impossible à caser ! Ne pouvant lutter, dans un Tetris, contre la toute puissance du prince des ténèbres, et très remontés par rapport à ça, ils arrêtèrent les jeux vidéo, démontèrent leur Gameboy, en firent un instrument de musique, apprirent à le jouer, et se mirent à crier très fort en même temps. Depuis ils n'ont pas cessé.

Bon. En fait, j'avoue, je ne connais pas ce groupe. Voici leur vraie "bio", copiée collée depuis myspace :
"Duo Lyonnais d’adoption s’étant illustré pour ses prestations live grand guignolesque aux côtés notamment de High Tone, Basement, Double Nelson et bien d’autres, Gameboy Physical Destruction pratique un punk hardcore électronique frontal, où les guitares saturées se mélangent avec l’univers du jeu vidéo des années 80. Tempos punk survitaminés, breaks death métal, noise 90’s des familles et musique 8bit viennent s’assembler pour donner naissance à un OVNI sonique pour amateurs de Big Black, Atari Teenage Riot, Cop Shoot Cop et autres sauteries electro punk décalées."

Ce sont des amis, et ça fait un moment que j'attends de les voir ! Et puis ils font venir d'autres groupes, notamment depuis le lointain royaume de Belgique, et leur grand soucis est de pouvoir défrayer leurs belges ! Venir voir, c'est soutenir la scène locale, et soutenir le Royaume de Belgique !
Et qui sais, sera-ce également venir voir un bon concert ? J'aime bien découvrir les choses sans trop en savoir à l'avance. Ce qui m’amène, là, à parler de quelque chose que je ne connais pas, et faire des enluminures avec des fadaises. Mais je crois que ça va être bien, je l'ai lu dans le marc de café ce matin.

Voici les myspace des autres groupe, si vous avez envie d'en savoir plus à l'avance, moi pas :
http://www.myspace.com/daspathetick
http://www.myspace.com/realdrunk

Donc :
Dr.Unk + Das Pathetick + Gameboy Physical Destruction (5€ au Trokson)
Et avec ça, ça sera tout ?
Nein !
Allez cliquer sur j'aime si j'y suis : !
http://www.facebook.com/pages/Le-Wagon-Bar-blog-musique-Lyon/120175964730411




et sinon , le Trokson, c'est là :

Agrandir le plan

Bienvenue #1

.
Tchouk Tchouk !
Bienvenue sur ce petit blog nouveau né.
Pour le moment c'est un blog musical.
Pour le moment j'aime le jaune.
Pour le moment c'est gratuit.
Pour le moment vous avez un agenda sélectif de concerts.
Pour le moment vous pouvez l'ajouter à votre agenda Google si vous en avez un.
Pour le moment il y a des chroniques de concerts.
Pour le moment vous êtes encore là, alors profitez-en !

Poil + Les Blondettes

Ah ça ! Y'en a qui se font pas chier pour les Tickets ! On sait même pas quel groupe c'était ni quand !

Heureusement que c'était bon et que je m'en souviens, sinon cette soirée aurait été perdue dans les abîmes du temps.
Ça s'est passé @ Toï Toï Zinc, Villeurbanne, le 6 mai 2011

Il y avait donc Poil, trio lyonnais, claviers-basse-battrerie + 3 micro pour pousser des cris, grogner, rapper, faire des blagues ...


Poil c'est de l'énergie rock, avec la sensation d'être à un concert-performance jazz, malgré un claviériste louchant fortement vers le classique (cf. l'adaptation très libre de Chopin sur leur disque), un bassiste funky-sexy-flashy-moulant, et un batteur ... euh, allé, joyeusement fou !
Je suis entré, ils avaient commencé, et ils ne se sont pas arrêtés de jouer pendant ... 3/4 d'heure ? ho, je sais plus ! C'est pas possible de mesurer le temps quand t'écoutes ça !
Poil, c'est juste une musique pas croyable ! ça joue, ça joue, ça joue, ça veut pas s'arrêter, mais qui voudrait que ça s'arrête ? Pas moi, ni le public ce soir là !
En les voyant on pense forcément à Mr Bungle, F. Zappa, et tous les musiciens trop doués, à l'imagination trop débordante, et qui prennent un malin plaisir à changer de thème, de rythme et de style toutes les deux mesures. Avec 1 minute d'un morceau de Poil, il y a suffisamment d'idées pour enregistrer un disque entier !
Alors je suis là, je regarde, j'écoute, à un moment je ne sais plus si c'est improvisé ou pas ! Mais non, c'est écrit, et ces hommes là on une mémoire prodigieuse !
Difficile de bouger devant Poil. On est bien trop occupé à découvrir un nouvel organe érogène, qui se situe quelque part entre le tympan et le cerveau, appelons le tymveau ! (cerpan est déjà pris). Alors chacun joui discrètement derrière ses oreilles sans trop le montrer. Sauf parfois on ne peut s'empêcher de rigoler :) Mais où vont-ils chercher tout ça :D ! ? 



trouille_cosmique par poomrang


http://www.myspace.com/poil.poil


En plus, les Poils sont sympas, se prennent pas le choux, et veulent bien que je propose ici mon morceau préféré de leur disque en téléchargement pour vos ptits baladeurs chéris. 
HOP JE PRENDS

Ensuite, il y avait Les Blondettes, ...
Une musique foisonnante, qui donnait, avec Poil, une soirée dédiées à cet organe entre les oreilles et le tympan, dont on parlait talleur ...
J'en reparlerait peut-être une prochaine fois, après les avoir vu à nouveau, et c'est bientot !
Ca sera au Grrrnd Zero le 30 mai, et je vous invite à venir les voir !

http://www.myspace.com/lesblondettes

Seul petit bémol de la soirée, on n'aura pas vu les Blondettes à Poil ! Ah Ah Ah ! Ho hO ho !

Matthieu Wagon

Rien

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RIEN - Le Soleil a toujours Raison - Live @ Elysée Montmartre from La Blogotheque on Vimeo.

C'est le concert du 27 Avr. 2011@ Grrrnd Zero Gerland que je suis allé voir.
   J'aime trop Rien pour pouvoir en parler ! Plutot bon concert en tout cas, excellent son, jeu proche de la perfection ... les membres de Rien, le plus fabuleux des groupes grenoblois, français, du monde, ont pris des vacances pour partir en tournée, et ça fait bien plaisir !
Dépêchez vous de les découvrir sur disque et d'aller les voir en concert, avant leur split annoncé en 2014 !!!
Pour nous aider à nous situer par rapport à cet évènement majeur, voici un compte à rebours, dont la fin est arbitrairement fixée le 1er Avril 2014 :



En plus ils vous facilitent la tâche en proposant tous leurs disques en téléchargement libre ICI .

Et puis voici le "trailer" de la tourné, j'ai envie de dire pourquoi pas :
http://www.facebook.com/video/video.php?v=10150162792392557&oid=119809412345&comments

Eh ouai, c'était du 25 avr. au 8 mai, c'est un peu court !
Heureusement, si la prophétie s'accomplit, il y a encore 2 EP à venir avant 2014, et espérons quelques concerts !

http://www.myspace.com/rienrienrien
http://www.amicale-underground.org

Matthieu Wagon.

Extra Life



@ Grrrnd Zero Gerland, 1er mai 2011.
Africantape Festival.

Je ne peux pas dire que j'ai aimé Extra Life. Je ne peux pas dire non plus que je voulais absolument les voir, après avoir visionné ce clip.




Mais j'était très curieux, et je suis venu. Je n'avais (presque) rien de mieux à faire ce soir là que d'aller devant la scène du Grrrnd Zero Gerland dès que musiciens et techniciens commençaient à tirer les câbles, pour être sûr d'avoir une bonne place, et de pouvoir apprécier pleinement le gig ce cette curieuse formation qui répond à l'intriguant nom d' "Extra Life".


Extra Life c'est quoi ? Allé, pour les habitués des circonvolutions vocables de la scène rock pointue, on va dire que c'est du math-folk !

Pourquoi "math" ? Parce que la musique n'est que mathématiques. C'est une vérité générale. Et ici, plus particulièrement, les rythmes, ressemblent davantage à des équations complexes qu'à des figures éculées. Mais heureusement, on n'est pas (que) dans la masturbation intellectuelle. Extra Life c'est une sorte de groove étrange qui demande une écoute attentive. Un plaisir autant sensuel qu'intellectuel.

Pourquoi "folk" ? Si la bonne vieille folk est effectivement absente de la section rythmique (ben oui, pas la moindre trace de tambourin, un signe qui ne trompe pas !), elle imprègne presque toutes les mélodies du chant. Ce sont de véritables rengaines d'inspiration folk traditionnel qui se frayent un chemin sautillant à travers les structures rythmiques asymétriques ! j'imaginais très bien une formation de flûtes à bec jouant les mélodies à l'unisson. Plus étonnant encore, certains passages aux harmonies ouvertement médiévales, genre musique sacrée, chants grégoriens quoi ! Pas loin de la messe en latin !

Mais je veux tempérer cette description par "étiquettes". Parce qu'on n'est pas un assemblage de sonorité "typiques" . Au contraire de faire du style, Extra Life joue une musique cohérente, aux multiples influences, assimilées, et recréées.
Merde, ça n'a rien à voir avec Era et son trip hop de châteaux forts ! je ne me serait pas déplacé pour ça, mother fuck !

Maintenant le concert. Ah ça oui, j'étais bien placé, deuxième rang, au centre, parfait !
Grosse déception cependant, d'entrée, car la voix sous-mixée peinait à se faire entendre. Et ça, c'était vraiment, mais alors vraiment dommage ! Extra Life sans ses mélodies, c'est un peu comme un café sans sucre, ça râpe un peu !

Faut dire que notre ami batteur qui tapait plus comme un bucheron que comme un jazzman prenait beaucoup de place, et je prenais le son direct de la caisse claire en pleine face comme de gros coups de poings dans ma gueule ! Parlons en de cette grosse brute de batteur d'ailleurs ! cet espèce de bucheron qui ne coupe qu'une bûche à la fois, mais qui la fend sur toute sa longueur en un seul coup ! Autrement dit, il prend un malin plaisir à ne jamais frapper deux coups en même temps ! Il découpe ainsi le temps à la hache, et s'impose une contrainte créatrice fructueuse. Il nous donne à écouter un jeu rythmique - un langage - très particulier, dans lequel il évolue à travers de multiples variantes rythmiques qu'il déploie constamment tout au long de chacun des morceaux. Finalement c'est peut-être lui le personnage le plus intriguant de cette scène; il est fascinant, cet homme-machine, ce musicien-bourreau, cette masse qui, dans ses moment de transe, offre en guise de regard, des yeux révulsés de zombie, qui s'accordent à merveille avec son t-shirt évoquant un obscure groupe de black métal.

Notre deuxième personnage énigmatique est bien sûr le chanteur. Il joue également de la guitare folk ou du synthé, c'est selon. Je pensais que dans ce clip, il jouait un rôle pour l'occasion, mais non, c'est vraiment son personnage de scène. Tiré à quatre épingles, coiffé comme un jeune allemand dans les années quarante, ses grimaces toutes en tensions, sa voie ultra contrôlée, aiguë, sur le fil … c'est un peu tout cela le charme étrange de Extra Life. Des acrobaties vocales sautillantes, et pourtant mélancoliques, et pourtant rythmiquement pluss-qu'étrange, le tout très écoutable, presque pop ! Je ne suis pas allé voir du côté des paroles … dommage. 

Enfin, le guitariste, accoutré comme un jeune apprenti rock'n roller des années 60, chemise à carreaux, lunettes d'époque, l'allure timide, et très consciencieux. Bon, il ne m'a pas impressionné dans son jeu, mais il ajoute une dernière touche encore une fois tout à fait intrigante à cette formation à propos de laquelle, à la première approche je me suis demandé "mais bon dieu c'est quoi ce truc … merde, c'est quand même vachement bien foutu, mais qu'est ce que c'est bordel !?"

Au final, malgré le déséquilibre du son (trop trop trop de batterie dans la gueule et trop peu de notre dandy chanteur), je suis resté jusqu'au bout et j'ai réclamé le rappel ! Ce qui m'a fait rester a été la chanson "Run Cold", provenant de leur dernier EP, Ripped Heart. Elle nous a été joué dans une version monumentale d'au moins 10 minute ! Progressive, minimaliste, sans concession, l'évolution du morceau m'a fait penser aux longs crescendo de Sigur Ros, époque album blanc, dans un style beaucoup plus dur, bien sûr, mais aux vertus hypnotisantes tout aussi imparables, servies surtout par l'implacable progression des percussions, par leur lenteur, et la charge incommensurable de chaque frappe; magistral !

Je retournerais voir et écouter à l'occase :) !

http://www.myspace.com/extralifetheband
http://extralifetheband.blogspot.com
http://www.youtube.com/watch?v=Dja4b-3QwAY


Matthieu Wagon

Psykick Lyrikah + Zone Libre

@ l'Epicerie Moderne, Feyzin. 7 Avr. 2011


Lorsqu'un jeudi soir, on me propose d'aller passer la soirée à l'Epicerie Moderne, voir un concert Rock hip hop, Feat. Serge Teyssot-Gay, Ex-Noir Désir, et sa Formation rock radicale Zone Libre, en versus avec deux rappeurs, je me suis dis que j'avais sans doute rien de mieux à faire.
Oui, pour une Epicerie de nuit, celle de Feyzin propose de très bon produits, toujours du frais, et à des prix tout à fait abordables !

Alors c'est partit ! En route en co-voiturage pour rendre visite à notre épicier !
Je sais pas vraiment ce qu'il m'attend, le hip hop n'a jamais été mon rayon, je suis seulement poussé par l'envie de voir un bon spectacle, avec du bon son, une belle scène, et de gros décibels bien équilibrés, du lourd et du dièt à la fois. Et puis il y a cette autre accroche aussi : voir un ex-Noir Dez, qui ne peut pas faire de la mauvaise musique (j'avais déjà écouté Zone libre, genre 20 seconde dans une borne d'écoute, ça m'avait suffit à me faire cette avis : ça claque !)

Mais d'abord, va falloir se farcir la première partie, qui semble-t-il, est davantage hip hop, et merde.

Psykick Lyrikah (ça y est, j'arrive enfin à prononcer !) commence.
C'est de la grosse rythmique hip hop bien lourde qu'on nous envoie, des basses abyssales et des caisses claire qui sonnent comme des giffles, avec la puissance d'un uppercut. C'est violent, ça claque, et c'est bon ! Robert le Magnifique - ici aux machines, scratch et basse - nous envoie ça, et n'arrêtera pas de faire trembler les murs jusqu'à la fin du set. Ses loops sont terriblement efficaces et souvent aventureuses. A aucun moment je ne me lasserais, ni me dirait "oui, tu nous l'a déjà faite celle là ". Il a pas mal d'outils le bonhomme, et chaque morceau va en utiliser des différents. Ici des nappes, là du scratch, ailleurs des synthés bip bip saturés qui arrachent. C'est souvent en fin de morceau qu'il sors la basse pour des explosions rock vénères.
 
Vénèrrre !!! Ce néologisme convient parfaitement au flow de Arm, rappeur-compositeur, et tête du projet. Mais pourquoi est-il si vénèrrrre ? Ce genre de flow n'est vraiment pas mon truc à la base. Arm est tendu, les yeux fermés, statique, c'est une bombe prête à imploser.Toute son énergie est concentré sur l'espace qui sépare sa bouche du micro, qu'il tient d'une poigne d'acier. C'est partit pour une heure de textes auxquels je ne comprend rien. D'abord, je suis rebuté : comment peut-on être aussi sérieux lorsque l'on chante des trucs aussi opaques ? Mais quelque part, je me dis aussi que c'est sans doute moi qui ne comprend rien au hip hop. Je suis bien plus ouvert lorsqu'il s'agit d'autres genres musicaux, d'autres énergies, plus "positives", plus à mon goût. Ce qui sauve mon attention, c'est la musique, terriblement bonne. Je reste, je m'approche du centre stéréophonique. Sur les gradins, qui sont en fait tout près de la scène, je vois tout,  j'ôte les bouchons, j'entends tout. Petit à petit, j'entre dans l'univers qui se joue et prend forme. La musique ne s'ennuie jamais, elle se réinvente à chaque morceau, et pourtant. Il y a quelque chose toujours présent, qui s'incarne dans le flow de Arm, mais qui sous-tend tout le reste. Quelque chose de radical. Ça y est, j'ai le sentiment d'avoir entrevu le cœur du projet, le moteur du processus de création. Ici, rien de tape-à-l’œil, rien de convenu ou de formel. Seulement de l'émotion, deux émotions, deux muses cernées, le teint blafard et ruisselantes de rimmel, voici Colère et Tristesse. Plus qu'une montagne, un massif de colère, infranchissable, et une tristesse dont on ne voit pas le fond.
Jamais je n'irais chercher par moi-même ce genre de musique, mais devant le fait accompli, devant cette mise en oeuvre musicale jusqu'au-boutiste, je restais scotché jusqu'à la fin, où Arm scande bis repetita "je regarde le monde brûler, je regarde le monde disparaître" , noyé dans un magma de guitares saturées (dernier titre, éponyme, du dernier album, "Derrière moi"). Ce sont des images de sciences fiction apocalyptique qui me sont resté en mémoire. Arm chante la fin de tout. L'incendie, et les cendres.

Le troisième musicien apporte énormément au show. Guitariste, Olivier Méllano arbore une magnifique Fender Jaguar, une guitare aux multiples possibilités sonores, et joue de distorsions et pédales loops. Son jeu est inventif, terriblement bien sentit. Il n'est pas là pour faire du style, on n'est pas dans un collage rock Hip-hop. Son jeu puise à la même source d'inspiration, et participe pleinement à la création d'un univers qui s'écroule. Si les rythmique de Robert le Magnifique sont des grues de démolition, les parties guitare de Méllano sont tour à tour l'incendie, qui prend de toute part, et la désolation d'un monde calciné.
A la fin du concert, on était nombreux à redemander.
Arm, timidement, nous propose un "Slow". Ah la bonne blague ! Comment on danse un slow quand on est le seul survivant au milieu d'un océan de décombres ? N'ayant plus rien à détruire, la grue de démolition est rangée. Notre survivor nous livre une ultime complainte amère, accompagné d'une guitare d'abord calme, qui progressivement va lever une tempête de distorsion hallucinante, et finit par recouvrir le flow et toute trace d'harmonie. Ca y est, tout a été détruit, tout ce qui brûle a brûlé, et la tempête a recouvert toute trace de ce qui a pu exister sous un manteau de cendres, noires comme la suie.
Applaudissements. La plus grande partie du public, venue voir Zone Libre vs Casey B. James, est resté jusqu'à la fin de Psykick Lyrikah, et s'est prise une bonne claque, et en a redemandé.
Good Bye Cruel World.

http://www.psykick-lyrikah.com/
http://www.myspace.com/psykicklyrikah

L'album "Derrière Moi" en écoute ici :
http://cd1d.com/fr/album/derriere-moi

Finalement je n'ai plus très envie de parler de Zone Libre.
Allons, vite fait.

Musicalement, techniquement, c'est un cran au dessus. ok
MAIS. Pitain, je me suis ennuyé, pour finir par sortir avant la fin. La fatigue y était pour quelque chose mais pas que.
Le set a commencé sur les chapeaux de roue (avouez que cette expression est étrange, si quelqu'un peut m'expliquer son sens, je suis preneur), et n'a connu aucune baisse de régime. La puissance rock de ZL alliée à l'engagement vocal et scénique de Casey B. James étaient redoutable. OK.
MAIS. Quelque chose ne m'a fondamentalement pas plût. Les 3 gars de Zone libre ne donnaient pas le sentiment d'avoir envie d'être là, sur scène. Aucun regard pour le public, encore moins des mots. Au bout de 20 minutes, Casey & B. James tentent quand même une intervention :  "Au fait, bonsoir, ça va bien ?", tentant de rattraper la froideur des rockeurs. Mais manifestement, c'est Zone Libre qui mène le set, en enchaînant morceau après morceaux sans latence, comme s'ils étaient à un filage, sans public. Ça créait une ambiance pas top, et des moments étranges, comme lorsque Casey, à plusieurs reprises, viens chercher Serges Teyssot-Gay … qui choisit ce moment pour lui tourner le dos !
Finalement, il me semblait que seuls les deux rappeurs avaient envie d'être sur scène et de jouer ensemble. Et ils faisaient plaisir à voir ! J'ai surtout découvert Casey, une râpeuse étonnante, un flow prenant, une présence scénique totale, ultra communicative. Mais elle paraissait  comme dans un carcan avec les ZL, qui ne savent que regarder leurs pieds, tourner le dos au public, et jouer leur partition.
Après le concert, je parlais de tout ça à d'autres spectateurs, venus en connaissance de cause, et qui me disaient aimer cette froideur, cette façon "mentale" de jouer la musique. Pourquoi pas. Je trouve ça dommage. J'aime trop voir un groupe s'amuser sur scène. C'est d'autant plus dommage que leur musique est très bonne; seule leur attitude m'a enlevé l'envie d'aller voir plus loin.
Pour être honnête, la salle était en feu, et on n'était pas nombreux à attendre dehors que ça se finisse.
Finalement il ne me restera pas grand chose de ce concert, la mémoire ayant tendance à être sélective et à ne garder que les bons moments … Si, il me restera le nom de Casey :)

http://www.myspace.com/librezone


Matthieu Wagon.

Gablé + The Bewitched Hands

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@ Transclub, Lyon. 2 Avr. 2011
Soirée Aloha From #2.

Un spectacle pour enfants ou un set techno hardcore ascendant Thunderdome ?
Folk, songwriting et chouettes chansonnettes, ou performance bruitiste et théâtrale ?

C'est ce genre de questions que je me suis posé après l'étonnant set de Gablé, ce  Samedi au Transbordeur.

Sur disque, c'est inventif, mélodieux, et très marrant en fait. Il y a toutes sortes de sons sortis de nulle part, qui font bling, bong et tchang, et donnent l'impression que le disque aurait été enregistré dans une cuisine, en utilisant tous les ustensiles. Voilà pour la matière sonore.
Et au delà de ce bric à braque DIY, il y a un vrai talent d'écriture et d'interprétation.
Si Gablé a énormément recourt à l'expérimentation sonore et rythmique, ils ne font pas de la musique expérimentale, genre "écoutez moi ça comme c'est bizarre". Ce sont de véritables petites perles pop, des comptines psychédéliques et autres folk song ténébreuses que Gablé nous assemble dans leur fabuleux atelier. Une musique à la fois pleine de bizarreries, et tout à fait audible, tordue et entrainante, et au final, à la portée de toutes le oreilles. En écoutant Gablé, je ne peux m'empêcher de penser au premier disque des Pink Floyd, l'époque Syd Barett, à Gong période Daevid Allen, …  au rock psychédélique des 70' , la multitude de ses couleurs, de ses ambiances, ses mélodies naïves alliées à des sons délirant, ses voix douces et enfantines suivies d'explosions de violence débridées. Les outils ont évolués, mais l'esprit est le même !

Sur scène, Gablé nous invitent dans leur cour de récréation où l'on invente des histoires avec le premier objet qui nous tombe sous la main, et où une mignonne petite comptine finit souvent, dans une hystérie collective hallucinante !
Nos trois protagonistes sont à la même hauteur, sur le devant la scène.
Il y a Gaëlle, femme-enfant, qui joue du synthé, et fait sonner divers clochettes, pots à confitures et flutes à bec. Elle nous a charmé de sa minuscule voix aigrelette et chantante, qui pourrait être celle d'une petite souris dans un dessin animé pour très jeunes bambins. Sans doute une des meilleurs chansons, petite comptines étrange, servie par des choeurs très bien écrits et chantés !
Il y a a Mathieu, au centre, un beau trapu barbu, qui chante et joue de la guitare sèche. Le coté folk ténébreuse, c'est lui. Impressionnant dans ses postures, il est toujours à fond dans ce qui est en train de se jouer. Son moment de gloire était sans doute sa reprise bien étrange de Elvis Presley, gestes, voix, et masque en carton à l'appui. Un grand moment ! Il semble qu'il s'occupe également d'envoyer les grosses rythmique - bien lourdes et bien contondantes - avec deux boites à rythmes au sol, de la bonne machine qui fait de la synthèse analogique à décoller les baffles, et termine bon nombre de morceaux dans un réjouissant déluge de décibel  !
Et il y a enfin notre troisième compère, Thomas, à gauche; le plus singulier. Il a le regard fou, le sourire parfois inquiétant, servi par une belle rangée de dent trop blanches au milieu d'une toison faciale qui n'a rien à envier à son compère du centre. Je pense pouvoir dire qu'il est acteur, chanteur, et percussionniste. Ca doit être ça. Je ne sais pas pourquoi, son jeu de scène m'a fait entrer dans un dessin animé, un peu flippant, et à la fois tout à fait enfantin. Ce sont des crises de colère et de furie qu'il nous pique à intervalles régulier, ce qui faisait bien rire les enfants dans la salle !
Quand il ne chante pas, il s'occupe principalement des percussions (caisse claire, cymbales, et autre éléments de batterie éparses), ainsi que des bruits que peut faire une cagette lorsqu'on la réduit soigneusement en miettes devant un micro … oui, à la fin du set, la scène était jonchée de bon nombre de choses tout à fait hétéroclites, et plus ou moins entières !

Alors voilà, je fait comment, moi, pour vous dire ce qu'est Gablé, et vous donner un nom à ce qu'il font ?

Leur live est assez différent de ce que l'on peut entendre sur leur disque. Beaucoup plus puissants, certaines chansons s'allongent, s'emballent, et atteignent un degré de sauvagerie tout à fait absent de leurs enregistrements. Pour le reste, l'esprit est là, celui d'un dessin animé déglingué, peuplé de toutes sortes de créatures étranges … le seul regret que j'ai eu, c'est de ne pas avoir eu droit à des textes en français, puisque les Gablé sont normands, et que j'aurais aimé mieux comprendre toutes leurs petites comptines. Mais ça ne m'a pas empêché de passer une très bonne soirée, en inventant mes propres histoires pour accompagner leurs grimaces :) Sans aucun doute, un groupe à écouter et surtout, à aller voir !


Les liens :
le Myspace, attention, plein de dates à venir !
http://www.myspace.com/gableacute

Leur superbe site. Vous pouvez y télécharger gratis leurs 5 premiers disques !!!
http://www.gableboulga.com


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Ensuite, il y avait The Bewitched Hands. La tête d'affiche d'un concert finalement plutôt bicéphale.
Je ne connaissais pas du tout, mais dès les premières notes, je connaissais déjà … eh oui ! Dans la famille Arcade Fire, j'aimerais les enfants ! Ils sont six sur scènes et libèrent une énergie familiale, très semblable à ce que j'ai pu voir du grand groupe canadien, pour qui j'avait eu le coup de foudre en novembre dernier à la halle Tony Garnier (Oui, j'avais découvert Arcade Fire ce soir là, vieux motard que j'aimais, non ?).
Alors oui, je le confesse, j'aime quand trois guitares jouent en même temps, j'aime les grands refrains plus-entrainant-tu-meurs.
Tout cela je l'avoue, ça me plait, ça a un petit côté JMJ du rock indé, ça raconte tout les ptits malheurs de la vie sur des airs guillerets, avec une énergie communautaire, et ça fait du bien. Dans de ce genre là, l'expérience ultime que j'ai vécu était les Polyphonic Spree à leurs début : à quinze sur scène, tous en toge blanche genre enfants de choeurs, illuminé, radieux ou irradiés - c'est selon comment on voit la chose- , chantant et tapant du tambourin à tout va, jouez haut-bois résonnez musettes, etc ….
C'est très efficace, peut-être parce que c'est une vieille tradition qui remonte au moins au début du rockn'n roll, de raconter les malheurs de tout-un-chacun sur des airs joyeux ou rageurs. Une tradition qui ne s'est jamais vraiment perdue, qui était même présente dans le punk (à écouter, les multiples reprises d'une de mes préférées du genre, "No Fun" de Iggy Pop).
The Bewitched Hands sont à 200% dans cette énergie là, celle qui fait du bien, celle d'un spectacle qui veut amener à une sorte d'extase que ni un prêcheur évangéliste ni un accro de rock'n roll ne renierait. Etant les deux à la foi (sic), j'ai passé un plutôt bon moment.

Mais il m'a fallut surmonter quelques obstacles pour apprécier le show. N'est pas Arcade Fire qui veut, et ici la ressemblance était pour le moins troublante. Dans le son et l'harmonie d'abord (ça c'est bon), au détour de certaines mélodies ensuite (ça c'est moins bon) et - my god ! - dans les attitudes (ça m'a fait peur). La limite entre l'inspiration et l'imitation était franchie allègrement dans les deux sens tout au long du set, pour le meilleur comme pour le pire.
Ce soir là, avec The Bewitched Hands, la première réaction qui nous soit venue, à mes compagnons de concert et moi, était : "tiens, c'est Arcade Fire en moins bien !"….

Etant le seul à apprécier le genre, je suis allé devant la scène pour m'en prendre malgré tout plein les mirettes et les oreillettes.
La moitié des chansons n'étaient pas si terrible que ça, versaient dans le côté "soupe" de la pop, et me laissait ce sentiment d'une musique bien entrainante, bien jolie, mais un peu bateau.
C'est la difficulté avec ce genre de musique. Si une chanson n'est pas un tube, c'est de la soupe qui donne la mauvaise impression d'avoir été copiée/clonée des dizaines de fois depuis l'invention de la chanson. Ca ne tient souvent pas à grand chose, sans doute à une certaine habileté mélodique. Ajoutez à cela la trop forte ressemblance avec un groupe phare meilleur, il m'a fallut un peu de temps pour entrer dans le spectacle des rémois, et profiter de la bonne dose de tubes imparables servis dans leur set. Joués avec une foi sans limites par des musiciens (presque) tous à fond, certains de leurs hymnes on finit par me gagner ! Parce que de l'énergie, il y en avait, et ça fait partie des qualités que j'apprécie particulièrement devant une scène. C'est finalement pour voir ça que je vais en concert ! - sinon je resterais chez moi à écouter la radio des disques !
Allé, en quelques mots, mon avis sur bewitched hands : un bon groupe de genre, à priori trop influencés par leurs grands frères, mais indéniablement un vrai groupe de scène, qui aime jouer, et qui ne le cache pas. Eh oui, comme Arcade Fire quoi ! Mais qui sait, c'est peut-être après un mystérieux voyage dans la région de Reims, que Win Butler aurait commencé à faire de la musique ? ;)

www.myspace.com/handsbewitched


Matthieu Wagon